Testimonies

We have gathered testimonies from students at EPFL who shared how they are affected by the war on Palestine and the position of the university on it.

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Testimony #1

Je suis d'origine palestinienne, je suis née et j'ai vécu à damas jusqu'à 2004 ensuite entre Genève et Lausanne et depuis 3 mois je vis en Colombie.

C'est difficile de savoir par quoi commencer, je vis une sorte de schizophrénie depuis octobre. Ouvrir Instagram, affronter l'horreur des vidéos et des images de la guerre en palestinienne, Se faire violence pour continuer à suivre ce qui se passe. Fermer Instagram, sécher les larmes et sourire à mon bébé de quelques mois. Le prendre dans les bras et lui dire toute la chance qu'on a. Moi, demi palestinienne du côté de mon père et lui un quart palestinien. Me demander quel sentiment d'appartenance il aura une fois adulte à cette pauvre Palestine tant maltraité par l'histoire. Depuis octobre je me demande chaque jour comment peut-on atteindre un tel niveau de violence envers un peuple qui a déjà tant souffert, dans le silence et l'hypocrisie mondiale.

Et chaque jour je suis surprise de voir qu'on peut aller encore plus loin dans la violence et dans l'hypocrisie.
D'ailleurs c'est bien cette dernière qui fait le plus mal je crois. Cette hypocrisie mondiale qui m'a fait perdre fois dans les démocraties actuelles. Il y a une telle injustice et des doubles standards en ce qui concerne la Palestine et un sentiment d'impuissance qui fait qu'on se sent tout le temps en colère, une colère difficile à gérer et à évacuer. Mais en même temps on ne se permet pas de ne pas aller bien. Le plus dur c'est de se dire que ça peut encore s'en prier et que la violence n'a pas de limite.

Testimony #2

Je suis étudiant à l'EPFL, marocain, arabe, et musulman.

Je ne connaissais pas grand chose sur la situation en Palestine avant le début de l'offensive israélienne. Sachant maintenant mieux l'horreur à laquelle les palestiniens doivent faire face tout les jours alors que les médias occidentaux s'acharnent à justifier le comportement d'Israel m'a détruit. Je me demandais comment est ce qu'on peut aujourd'hui, au 21ème siècle, être face a un genocide et être incapable de l'arrêter.

La position de l'EPFL m'a donné peur d'aller en cours. En effet, j'ai vu les efforts actifs que la direction fait pour ne pas parler du génocide des palestiniens. Entre ne jamais mentionner les mots « Gaza » ou « Palestine » que ça en devient comique, mentir pour justifier la censure d'un film donnant du contexte historique sur la situation en Palestine, ou refuser la reconnaissance d'une association promouvant la culture palestinienne, car elle serait trop « politique », alors que l'association des étudiants ukrainiens ou israéliens a été approuvée: J'ai ressenti un énorme malaise, aussi à cause de la dissonance entre les valeurs de l'EPFL : inclusivité, RESPECT... et leurs efforts actifs à prolonger la situation palestinienne. Mon école sponsorise un génocide, et je suis censé y suivre des cours comme si de rien n'était.